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Parlons d’intelligence émotionnelle avec Lisa Stott

En tant qu’entreprise qui développe et distribue des produits de santé, nous sommes dévoués au bien-être de nos clients et recherchons toujours des occasions de livrer des renseignements, des nouvelles et des histoires dans le but de les aider à améliorer leur santé physique, mentale et émotionnelle. Voilà pourquoi nous sommes si enchantés de nous entretenir avec la coach certifiée en intelligence émotionnelle, maître praticienne en programmation neurolinguistique, mère de deux enfants et auteure de livres pour enfants Lisa Stott.

Et quelle meilleure occasion que la Journée internationale des femmes, une journée mondiale qui célèbre les réalisations sociales, économiques, culturelles et politiques des femmes, pour vous présenter une personne qui travaille avec des femmes d’affaires dans le but de les aider à se sentir émotionnellement plus fortes dans tous les aspects de leur vie.

Nous étions tellement absorbées par notre échange que nous n’avons pas vu le temps filer. Ce qui suit n’est qu’un résumé de certains des sujets intéressants dont nous avons discuté.

piliers de l'Intelligence émotionnelle

Sac Magique : Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle?

Lisa Stott : L’intelligence émotionnelle, c’est quand l’esprit est connecté au cœur, lorsqu’on trouve un équilibre entre le rationnel et l’émotionnel.

Le psychologue Daniel Goleman a fait connaître ce terme au monde entier et a défini quatre piliers [ou compétences] de l’intelligence émotionnelle.

  1. Conscience de soi: dans quelle mesure vous connaissez-vous? Dans quelle mesure avez-vous conscience de vos pensées, de vos émotions et de votre comportement? Il s’agit du pilier le plus important.
  2. Maîtrise de soi. Êtes-vous en mesure de gérer vos émotions? Savez-vous créer une distance entre un stimulus, un déclencheur – qu’il s’agisse des paroles d’une personne, de vos propres pensées ou d’une situation – et la manière dont vous choisissez de réagir?
  3. Conscience sociale. Êtes-vous en mesure de reconnaître les émotions des autres? Faire preuve d’empathie est la compétence clé de ce pilier.
  4. Gestion des relations. Il s’agit en quelque sorte d’un mélange des trois autres compétences. Pour bien gérer les relations, vous devez avoir une empathie, une maîtrise de soi et une conscience de soi solides. La gestion des relations humaines, c’est aussi là que la communication avec les autres entre en jeu, ainsi que la gestion des conflits, que ce soit à domicile ou sur le lieu de travail.

SM : Quelles sont les conséquences d’une faible intelligence émotionnelle?

LS : Il y en a deux :

  • Des douleurs dans le corps
  • Des problèmes relationnels

Les émotions sont des messages que nous envoie notre corps et que nous devons interpréter, et par rapport auxquels nous devons agir. Si nous n’écoutons pas les messages, notre corps continue de les envoyer, et ils se diffusent dans tout notre organisme. Les émotions inexprimées causent des maladies et des problèmes dans le corps. Les émotions négatives s’incrustent dans nos cellules.

C’est pourquoi il est si important de développer notre intelligence émotionnelle. Nous devons prendre conscience de l’émotion qui nous habite, l’accueillir, l’accepter, l’observer, la nommer […]  parce que juste le fait de la nommer nous permet d’échapper à la boucle émotionnelle.

Cela nous permet de transformer l’émotion et de l’évacuer de notre corps. Parce que si nous la gardons en dedans, elle ne fera que s’intensifier, ce qui est directement à la source de problèmes dans le corps et de stress émotionnel. C’est là que nous voyons des problèmes de santé faire surface. Notre santé s’en trouve affectée à long terme. Car la santé mentale, la santé émotionnelle et la santé physique sont interreliées.

les emotions

SM : En quoi est-ce que l’intelligence émotionnelle peut aider à gérer le stress et les émotions négatives?

LS : Les émotions sont nos meilleures alliées. Si nous faisons juste changer l’interprétation… par exemple, lorsque nous disons « je suis super triste » ou « je suis très en colère », nous créons une association intense entre nous et cette émotion. Si nous nous identifions trop à l’émotion ou à la pensée, nous devenons cette pensée ou cette émotion. Ce qui est important, c’est de nous dissocier pleinement de l’émotion et de voir celle-ci comme une simple information. Une émotion n’est que de l’information envoyée par le corps. Donc, si nous disons : « oui, je me sens triste ou en colère, mais qu’est-ce que cette tristesse ou cette colère essaie de me dire? », alors nous nous en distancions automatiquement. Plus nous nous dissocions de l’émotion, plus il devient facile de l’observer et de tenter de comprendre ce qu’elle veut nous dire.

Il est très difficile pour les gens d’accueillir et d’accepter une émotion [négative] parce que ce n’est pas agréable. Mais si je fais semblant qu’elle n’est pas là, va-t-elle disparaître? Non. Les signaux électriques continueront d’être envoyés, car il existe derrière cette émotion un besoin caché qui n’est pas comblé. Alors cette émotion gagnera toujours en intensité, et nous devenons dépendants d’une émotion qui est toujours présente. Par exemple, le stress. Le stress est plus addictif que les cigarettes et la nicotine.

SM : Pourquoi l’intelligence émotionnelle est-elle importante dans un contexte familial, en particulier pour les femmes?

LS : L’intelligence émotionnelle est importante pour tous les membres de la famille. Notre subconscient nous dicte environ 95 % de nos activités quotidiennes. Et le subconscient se développe entre les âges de 0 et 7 ans, donc jusque-là, les enfants sont en cours de programmation. Tous les actions ou les sentiments qu’ils observent de la part de leurs parents s’impriment dans leur subconscient, donc il est très important que les deux parents développent leur intelligence émotionnelle.

SM : Comment mesurer l’intelligence émotionnelle?

LS : Il existe différents tests permettant de mesurer notre quotient émotionnel (QE). En tant que coach certifiée en intelligence émotionnelle, je peux les administrer à des particuliers ou à des groupes. Il est possible de passer des tests psychométriques.

SM : Quel rôle l’empathie joue-t-elle dans le développement de l’intelligence émotionnelle et comment peut-on la cultiver dans le milieu de travail?

L’empathie, à mon avis, arrive en deuxième position des compétences importantes à développer. Moins il y a d’empathie, plus il y a de division. Et le monde est très divisé en ce moment. Voilà pourquoi il s’agit de la compétence clé à développer en 2024 et en 2025. Au sein des entreprises et des organisations, et entre les pays.

Cependant, il est impossible de faire preuve d’une réelle empathie si nous ne développons pas notre conscience de soi, la plus importante compétence à travailler. L’empathie ne signifie pas être gentil avec une autre personne. Ce n’est pas de l’empathie, ça.

L’empathie repose sur l’écoute active. Il ne s’agit pas de donner des conseils. L’empathie, c’est de nous intéresser sincèrement à ce que la personne dit. Et être conscients que notre vision du monde ne correspond pas nécessairement à la sienne. Comprendre son point de vue, ce qu’elle vit, ce dont elle a besoin. Écouter et poser des questions : qu’est-ce que tu ressens? De quoi as-tu besoin? Et être à l’aise avec le silence. Pas toujours facile, mais le silence est parfois très puissant. Il permet à l’autre personne de réfléchir et lui donne le temps de s’exprimer. Parce que derrière chaque être humain se cache un besoin fondamental : le besoin d’être vu, entendu et apprécié. D’exprimer nos émotions et d’obtenir de l’empathie.

Essayez-le avec une personne en colère. Mettez-vous en mode écoute. Sa colère se calmera automatiquement. Parce que vous répondez à un besoin. Et souvent, derrière la colère, il y a de la tristesse. Cette méthode s’applique autant en affaires qu’à la maison.

SM : Pouvez-vous fournir des exemples de l’influence possible de l’intelligence émotionnelle sur les styles de leadership et les processus décisionnels, en particulier au sein des organisations?

LS : Quatre choses caractérisent un bon leader :

  1. Authenticité
  2. Compétences en coaching
  3. Perspective
  4. Innovation

De même, il y a quatre « réducteurs » du leadership.

  1. Impulsivité
  2. Faible tolérance au stress
  3. Difficulté à résoudre les problèmes
  4. Indépendance

Les leaders ont souvent de la difficulté à prendre des décisions, ce qui se répercute sur le bien-être de l’équipe. Souvent, ils misent trop sur le rationnel et ne sont pas en phase avec l’émotionnel. Il faut trouver un bon équilibre. Car une personne qui est déconnectée de ses émotions est souvent déconnectée de ses valeurs et de son intuition. Par conséquent, cette personne ne prendra pas de bonnes décisions. Et si un leader a de la difficulté à prendre des décisions, l’équipe le sentira. Cela nuira à l’implication de l’équipe et à sa confiance envers son leader.

SM : Comment peut-on mettre à profit l’intelligence émotionnelle de sorte à promouvoir la diversité et l’inclusion au sein des organisations?

LS : L’inclusion nécessite de l’empathie. C’est la raison pour laquelle il est important d’apprendre à être empathique. Pour aider les entreprises à favoriser l’inclusion et la diversité.

C’est comme si vous visitiez une petite ville en Chine. Vous attendriez-vous à ce que les gens parlent français? Non. À ce qu’ils mangent de la poutine? À ce qu’ils sacrent comme des Québécois? Non. L’empathie signifie visiter leur partie du monde, leur « pays ». Pour comprendre leur point de vue, ce qu’ils vivent, ce dont ils ont besoin.

SM : Quelles mesures les organisations peuvent-elles prendre pour favoriser une culture d’intelligence émotionnelle et aider les femmes à développer leurs compétences en intelligence émotionnelle à l’occasion de la Journée internationale des femmes et au-delà?

LS : Les entreprises aiment utiliser des mots à la mode, mais elles ne joignent pas toujours l’acte à la parole. Les femmes ne sont pas encadrées, ne sont pas soutenues, et après on s’attend à ce qu’elles utilisent leur intelligence émotionnelle pour diriger une équipe. Mais comment? Il y a également un décalage entre le discours des entreprises et la réalité. Elles doivent passer à l’action. Il faut enseigner aux femmes comment puiser dans leur intelligence émotionnelle [pour diriger]. Il est important de mettre en œuvre du coaching et de la formation pour aider les femmes à développer leurs compétences. Ces aspects doivent être appuyés à l’interne et priorisés par les entreprises.

Une cohérence globale s’impose entre la mission, les valeurs et la culture d’une entreprise.

SM : Existe-t-il des exercices pratiques pour augmenter l’intelligence émotionnelle et la conscience de soi?

LS : Il y a tellement d’exercices possibles.

Réglez une alarme à différents moments de la journée. Lorsqu’elle sonne, imaginez qu’une caméra cachée vous filme. Que capterait-elle à ce moment-là? Quelles sont mes pensées? Quels sont mes sentiments? Gardez un journal à côté de vous et prenez-y des notes. Puis, continuez de vaquer à vos occupations.

Cet exercice permet de travailler le muscle de la conscience de soi.

La tenue d’un journal est un bon moyen aussi. Adonnez-vous à cette activité le matin, surtout si êtes une personne anxieuse ou stressée. Ainsi, vous faites le vide dans votre esprit en commençant la journée.

Et n’oublions pas l’alimentation. L’intestin joue un rôle très important dans le bonheur puisqu’il produit de la sérotonine, soit l’hormone du bien-être. On est vraiment ce que l’on mange.

 

Pour en savoir plus au sujet de l’intelligence émotionnelle et de Lisa Stott, consultez son site Web.